Avis aux amateurs de château et de la francophonie, un futur site incontournable en France est sur le point d’ouvrir ses portes aux citoyens et aux visiteurs internationaux. Après une rénovation spectaculaire du château de Villers-Cotterêts, la Cité internationale de la langue française est en train de voir le jour à une heure de Paris, dans l’Aisne.

En mission à Montréal et avec la participation d’Atout France Canada, le responsable du pôle tourisme international du Centre des monuments nationaux, William Roussel, ainsi que le directeur de la Cité internationale de la langue française – Château de Villers-Cotterêts, Paul Rondin, ont réuni des représentants des médias à la Résidence de France à Montréal afin de présenter ce projet d’envergure.

Après environ trois ans de travaux au coût de 209 millions d’euros, ce nouveau haut lieu de la francophonie ouvrira au public en automne et devrait attirer 200 000 visiteurs par an.

En plus de devenir un véritable laboratoire pour les artistes, chercheurs et entrepreneurs en quête d’innovation linguistique, la Cité veut partager et faire aimer au plus grand nombre une langue vivante, réinventée par tous ceux qui la pratiquent à travers le monde.

« La Cité internationale de la langue française est là pour faire vivre les langues de France et de la Francophonie et pour animer une dynamique à l’œuvre partout dans le monde » a déclaré le directeur, précisant qu’il n’est pas question d’une langue française figée et rigide, mais bien d’une langue en constante évolution.

Un chantier à ambition patrimoniale au cœur du château

Affecté au Centre des monuments nationaux qui gère une centaine de monuments partout en France, le chantier, actuellement en phase finale, donnera naissance à un parcours de visite permanent qui invitera le visiteur à admirer un patrimoine architectural unique. Vous y retrouverez des éléments Renaissance d’origine ainsi que les apports du 17e et surtout du 18e siècle qui ont valu au monument d’être classé au titre des monuments historiques en 1997.

On peut dire de la renaissance de ce château qu’elle est inespérée, après avoir été laissé à l’abandon depuis 2014.

Le château a connu diverses utilisations au fil du temps. Initialement construit par François 1er au XVIe siècle, il servait de lieu de séjour pour le roi et sa cour, où ils pouvaient profiter de la chasse et du jeu de paume. En 1539, le château devient célèbre lorsque François 1er y signe l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui impose l’usage du français dans les actes juridiques et administratifs du royaume.

Au cours des siècles suivants, le château change de mains à plusieurs reprises. Pendant la Révolution, il est confisqué comme bien national et utilisé comme caserne pour l’armée républicaine. Par la suite, il devient un dépôt de mendicité, puis une maison de retraite en 1889. En 2014, le château se retrouve complètement vide. Cependant, en 2017, la visite d’Emmanuel Macron, alors candidat à la présidence de la République, marque un tournant décisif. Une fois élu, Macron annonce son intention de faire du château le centre névralgique de la promotion de la langue française.

Une visite immersive et innovante

Une première salle révélera l’histoire du monument, de sa construction jusqu’à sa récente restauration. Les visiteurs y accèderont par l’escalier du Roi qui donnera à entendre des voix de l’époque de la cour de François 1er. Cette salle sera accessible gratuitement à tous les visiteurs. La visite se poursuivra dans les quatre ailes du château ; le visiteur découvrira la langue dans toute sa diversité à l’échelle du monde francophone.

Un projet soutenu par le Québec

Plusieurs acteurs culturels et institutionnels du Québec sont impliqués dans ce projet, dont le ministère de la langue française du Québec, le Conseil des arts et des lettres du Québec ainsi que l’Office québécois de la langue française.

En 2024, le sommet de la Francophonie se tiendra en France pour la première fois depuis plus de 30 ans et, selon ce qui a été annoncé, il devrait être accueilli à la Cité.